"Elégie pour un phare", le mardi 23 septembre à 0h30 sur ARTE (à voir et à revoir)

ARTE propose un documentaire consacré au Grand Nord, désolé et abandonné, le mardi 23 septembre 2014 à 00h30. Ce documentaire reste visible pendant une semaine sur le site de la chaîne.


 

Le deuil d’un père aimé et la fermeture du phare de Choïna, un hameau perdu du Grand Nord russe. Des images d’une stupéfiante beauté, avec une mélancolie qui se teinte peu à peu des couleurs de la vie. En une succession de plans séquences comme autant de tableaux, la réalisatrice compose un poème visuel qui console de tous les naufrages.

 

 

Le sujet :

 

À la mort de son père, l’auteure découvre dans un magazine la photographie d’un phare sur le point de s’éteindre à jamais à Choïna, un hameau perdu du Grand Nord russe, dont le gardien va être mis à pied. Sans même qu’elle sache pourquoi, sa tristesse d’orpheline s’incarne dans ce double destin. C'est là, au-delà du cercle polaire, qu'elle croit trouver le lieu où elle pourra accomplir son deuil. Mais quand elle finit par atteindre le village, il est déjà trop tard. Le 16 mai, avant de disparaître, le gardien a consigné une dernière fois dans son journal : "J’ai éteint le phare ce matin et j’ai jeté la clef."

Sentinelle aveugle

Carcasses rouillées de chalutiers oubliés, cabanes de bois écaillé et toundra aux herbes folles balayées par le vent : Choïna, ancien port florissant de la mer Blanche, est peu à peu englouti par le sable – désert conquérant qui a chassé les habitants sous le regard désormais aveugle de sa fière sentinelle, rayée rouge et blanc. "Les semaines passant, je trouve au phare un air niais de carte postale bretonne", confie en voix off la narratrice, qui se souvient des grèves du Finistère parcourues petite fille, en compagnie de son père. Ici, au cœur de la désolation post-soviétique étrangement magnifiée par les lumières polaires, la vie résiste, dans les rires des enfants, les trémoussements des ados, un air d’accordéon, et la gracieuse mélancolie des adultes. En une succession de plans séquences comme autant de tableaux, la réalisatrice compose un poème visuel à la beauté saisissante qui console de tous les naufrages.