"Elena" d'Andreï Zviaguintsev, le mercredi 20 mai à 23h20 à voir et à revoir sur ARTE

ARTE diffuse, le mercredi 20 mai à 23h20, « Elena » le film du réalisateur russe Andreï Zviaguintsev sorti au cinéma en 2011.

Ce film met en scène l'histoire de Vladimir et Elena qui, issus de milieux sociaux différents, forment un couple improbable. D'un certain âge, ils ont chacun un enfant d'un précédent mariage. Bientôt survient la délicate question de l'héritage... Andreï Zviaguintsev ("Le retour", "Leviathan") offre une métaphore magnifique et glaçante d'un monde déshumanisé, régi par l'argent et la guerre des classes.

 

Ce film reste visible pendant une semaine sur le site de la chaîne.

 

 

Le sujet :

Vladimir, un vieil homme très riche, vit avec sa deuxième femme Elena, une ancienne infirmière qui l'a soigné lors d'un épisode cardiaque, dans un appartement moscovite luxueux et froid. Traitée en domestique plus qu'en épouse, celle-ci accomplit des tâches quotidiennes immuables, entre intendance et surveillance médicale. Elle ne s'échappe que pour rendre visite, dans une lointaine banlieue, à Sergueï, son fils, chômeur et père de deux enfants, bientôt trois, qui la presse de soutirer le plus d'argent possible à son vieux mari. D'autant que Sacha, son aîné, est en âge d'entrer à l'université, et qu'il faut compenser ses mauvais résultats par une énorme somme. Mais Vladimir, lui-même père d'une fille adulte avec laquelle il est brouillé, refuse de financer celui qu'il considère comme un parasite sans vergogne. Victime d'une nouvelle crise cardiaque, il annonce à Elena qu'il va léguer par testament la totalité de ses biens à sa fille, ne lui laissant à elle qu'une rente modeste, afin d'être sûr que Sergueï ne pourra bénéficier en rien de sa fortune…

Diamant noir

D'une beauté glaçante et désespérée, Elena est le plus noir de tous les films d'Andreï Zviaguintsev. Au plus près de son héroïne, dont il dissèque les faits et gestes plutôt que d'exposer les sentiments, le cinéaste filme avec virtuosité le microcosme qu'il a choisi comme métaphore de son pays – ou du monde ? – régi par l'argent et la guerre des classes. Le beau visage et le corps lourd de Nadejda Markina, la lumière du matin dans l'appartement de Vladimir, la musique obsédante de Philip Glass, la violence de la bagarre nocturne qui oppose la bande de Sacha à une autre… : c'est la splendeur des plans, l'exigence de la mise en scène, la force de l'interprétation qu'utilise le cinéaste pour dépeindre implacablement une société humaine privée d'âme et de sens.