La Supplication de Pol Cruchten, mardi 8 mai 2018 à 00h40, sur ARTE

ARTE propose mardi 8 mai à 00h40 l'adaptation filmique de La Suppplication, une des œuvres du prix Nobel de littérature 2015, l'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch.

Ce film du réalisateur luxembourgois Pol Cruchten sera visible du 30 avril au 13 mai 2018 sur le site de la chaîne.

 

 

Le sujet :

Une transposition inspirée et poignante du livre écrit par Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, à partir des récits de victimes de la catastrophe de Tchernobyl. Grâce au concours d'acteurs, professionnels ou non, que l'on n'entend qu'en voix off, le cinéaste Pol Cruchten fait résonner la beauté et l'universalité de leurs mots.

L'accident de la centrale soviétique Lénine, survenu il y a plus de trente ans, le 26 avril 1986, à Tchernobyl, en Ukraine, a été classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires, comme Fukushima en 2011. Il a fallu dix-huit jours pour éteindre le cœur du réacteur en fusion. Après les pompiers dépêchés sur le site, quelque 240 000 ouvriers "liquidateurs" venus de toute l'URSS ont travaillé sans protection adéquate à la décontamination des terrains. Des dizaines de milliers en sont morts, ou sont restés gravement handicapés.
Les voix que l'on entend ici sont plurielles. Une femme pleure à jamais son époux, emporté par un cancer atroce. Un garçonnet leucémique se demande s'il va vivre, et comment. Un ancien responsable de la filière nucléaire soviétique est hanté par le "crime" commis par sa hiérarchie, qu'il a appelée en vain à protéger la population. D'autres ont perdu une petite fille, un père, ou élèvent un enfant lourdement handicapé… C'est à partir de leurs témoignages et de dizaines d'autres, recueillis dix ans après la catastrophe, que l'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, a composé une bouleversante méditation sur la souffrance, la dignité, la résistance humaines.

Résonances
Dans les paysages, urbains et bucoliques, qui entourent la centrale à l'arrêt, filmés dans la pleine lumière de l'été, le cinéaste Pol Cruchten fait résonner la beauté et l'universalité de leurs mots, grâce au concours de très nombreux acteurs, professionnels ou non, que l'on n'entend qu'en voix off. La paix intemporelle des images adoucit et amplifie à la fois la douleur de ce récit polyphonique en une puissante évocation non seulement de la tragédie intime et collective que représente Tchernobyl, mais aussi de notre lien à la nature, de la peur ou de la foi en l’avenir, de la croyance et de l’amour.