La supplication, le mardi 20 septembre à 23h40

ARTE diffuse le mardi 20 septembre à 23h40 une adaptation originale et émouvante de l'une des œuvres les poignantes de Svetlana Alexievitch, auteur biélorusse qui s'est vu décerner en 2015 le prix Nobel de littérature.

Dans cette transposition cinématographique, le cinéaste Pol Cruchten fait résonner la beauté et l'universalité des mots des victimes de la catastrophe de Tchernobyl, grâce au concours d'acteurs, professionnels ou non, que l'on n'entend qu'en voix off.

Ce film reste visible pendant une semaine sur le site internet de la chaîne.

 

 

Le sujet :

 

L'accident de la centrale soviétique Lénine, survenu il y a plus de trente ans, le 26 avril 1986, à Tchernobyl, en Ukraine, a été classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des événements nucléaires, comme Fukushima en 2011. Il a fallu dix-huit jours pour éteindre le coeur du réacteur en fusion. Après les pompiers dépêchés sur le site, quelque deux cent quarante mille ouvriers "liquidateurs" venus de toute l'URSS ont travaillé sans protection adéquate à la décontamination des terrains. Des dizaines de milliers en sont morts, ou sont restés gravement handicapés.

Les voix que l'on entend ici sont plurielles. Une femme pleure à jamais son époux, emporté par un cancer atroce. Un garçonnet leucémique se demande s'il va vivre, et comment. Un ancien responsable de la filière nucléaire soviétique est hanté par le "crime" commis par sa hiérarchie, qu'il a appelée en vain à protéger la population. D'autres ont perdu une petite fille, un père, ou élèvent un enfant gravement handicapé... C'est à partir de leurs témoignages et de dizaines d'autres, recueillis dix ans après la catastrophe, que l'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, a composé une bouleversante méditation sur la souffrance, la dignité, la résistance humaines.

Résonances

Dans les paysages, urbains et bucoliques, qui entourent la centrale à l'arrêt, filmés dans la pleine lumière de l'été, le cinéaste Pol Cruchten fait résonner la beauté et l'universalité de leurs mots, grâce au concours de très nombreux acteurs, professionnels ou non, que l'on n'entend qu'en voix off. La paix intemporelle des images adoucit et amplifie à la fois la douleur de ce récit polyphonique, en une puissante évocation non seulement de la tragédie intime et collective que représente Tchernobyl, mais aussi de notre lien à la nature, de la peur ou de la foi en l'avenir, de la croyance et de l'amour.