Soy Cuba de Mikhaïl Kalatozov, le dimanche 18 septembre 2016 à 23h05

Soy Cuba / Je suis Cuba

ARTE diffuse le dimanche 18 septembre à 23h05 Soy Cuba, un film du célèbre réalisateur soviétique Mikhaïl Kalatozov.

En quatre épisodes, "Soy Cuba" raconte comment, à la fin des années 1950, le peuple cubain a chassé le dictateur Fulgencio Batista... Une fresque soviétique d'une extraordinaire créativité visuelle, par le Russe Mikhaïl Kalatozov ("Quand passent les cigognes").

Ce film reste visible pendant une semaine sur le site internet de la chaîne.


 

Le sujet :

La Havane, à la fin des années 1950. La ville est un gigantesque bordel, un enfer du jeu et un lieu de divertissement pour Américains décadents. En quatre épisodes, le film raconte la victoire des castristes, des ferments de la révolte à la chute du dictateur Batista et à l'entrée triomphale de Fidel Castro et de ses hommes à La Havane le 2 janvier 1959...

Le socialisme au soleil

Ce film est l'un des plus réussis de ceux réalisés dans le cadre de la coopération entre l'URSS et les 1cpays frères 1d au cours des années 1960. En fait, la vitalité du peuple cubain, les paysages de l'île, l'architecture locale se pliaient mal aux dogmes du réalisme socialiste. Sans doute est-ce pour cela que Je suis Cuba ne dégage pas l'impression d'ennui pontifiant que l'on retrouve souvent dans les coproductions de propagande du même type. Derrière les portraits de la prostituée maltraitée par les Yankees, du petit planteur dépossédé de ses terres par la toute-puissante American Fruit Company ou de l'étudiant qui passe à l'action militante, on sent chez Evtouchenko (scénariste du film et grand écrivain soviétique) l'influence de Brecht. Les personnages ne sont pas présentés en tant qu'individus, mais plutôt comme des figures emblématiques. Surtout, le film se distingue par une extraordinaire créativité visuelle. Avec son directeur de la photographie Sergueï Ouroussevski, Kalatozov (Palme d'or à Cannes en 1958 pour Quand passent les cigognes) fait alterner des images expressionnistes, de longs plans fixes (six minutes pour le cortège funèbre de l'étudiant assassiné par la police) et des mouvements de caméra qui rappellent la grande époque du cinéma soviétique. Il multiplie les grands angles, utilise une pellicule qui renforce la dureté des contrastes et crée, grâce à un support négatif spécial, des effets inattendus qui contribuent au lyrisme de l’œuvre (voir la séquence d'ouverture filmée depuis un hélicoptère). La beauté des images et la voix de femme (off) qui fait le lien entre les quatre épisodes font de Soy Cuba une œuvre éminemment poétique et émouvante.