"Nicolas Gogol, le rire au bord de l’abîme (1809-1852), le samedi 26 septembre à 16 h 00 sur FRANCE CULTURE

Dans son émission hebdomadaire « Une vie, une œuvre », FRANCE CULTURE nous fait entrer, le samedi 26 septembre à 16h00, dans l’œuvre de Nicolas Gogol. L'émission s'intitule « Nicolas Gogol, le rire au bord de l’abîme (1809-1852) »

 

Le sujet :

 

À Moscou, il faut s’inscrire six mois à l’avance pour visiter le Musée Gogol tant la ferveur gogolienne est grande. Peu d’auteurs ont suscité autant de légendes bizarres, comme celle, pour Nicolas Gogol, d’avoir été enterré vivant, ou d’avoir eu la tête volée dans la tombe, scène par laquelle commence La Tête de Gogol, un formidable roman contemporain du russe Anatoli Koroliov.   

 

Tout se passe comme si Gogol était devenu l’un de ses personnages : un héros des Récits du Hameau, contes colorés, inspirés par le folklore de son Ukraine natale et pleins de sorcellerie. Ou un personnages des Nouvelles de Saint-Pétersbourg (La Perspective Nevski, Le Nez, Le Manteau, Le Journal d’un fou) dans lesquelles la peinture de la bassesse humaine bascule dans le fantastique.

 

Né en Ukraine en 1809, venu à Saint-Petersbourg où Pouchkine le pousse alors à écrire, Nicolas Gogol devient l’une des figures principales de l’Age d’or de la littérature russe. Son plus grand succès est sa pièce le Révizor, où le spectacle de la corruption de tous provoque un rire ravageur. Mais le rire s’ouvre sur l’abîme du mal. Le satiriste, en Gogol, se  double d’un mystique, qui aspire à apporter par l’écriture le salut à la Russie. Une Russie qu’il dépeint d’autant mieux qu’il s’en éloigne, quittant les brumes nordiques de la capitale russe, pour le soleil de Rome.

 

Ultime chef d’œuvre, Les Âmes mortes raconte la chevauchée d’une crapule : un certain Tchitchikov qui parcourt la province pour acheter des âmes de serfs décédés. Mais qui donc est Tchitchikov ? La Russie elle-même ? Le Diable ?

Gogol jeta au feu la fin de son texte, quelques jours avant de se laisser mourir, tourmenté, à seulement 43 ans.

« Gogol est notre Pascal russe », disait Tolstoï.